Le bois pour l’impact écologique
Même si le matériau bois reste fortement associé à la construction d’habitation pour des raisons pratiques (par rapport à des charpentes béton ou acier, la charpente bois se révèle plus coûteuse et plus complexe à mettre en place, par exemple) et si recourir au bois dans le cadre de la construction d’un local industriel (c’est à dire d’une surface de plusieurs centaines de m²), n’est pas un réflexe naturel dans les cabinets d’architecture, celui-ci n’est pourtant pas dénué d’avantages pour un usage professionnel. C’est le cas notamment pour l’édification de charpentes de grandes tailles, via la technique des fermettes (éléments de charpente triangulaire pré-assemblés) posées sur les murs d’un bâtiment. Une solution avantageuse sur le plan du temps de pose et de la solidité à long terme.
Mais surtout, là où l’acier et le béton sont générateurs de gaz à effet de serre (en particulier le béton), le bois, lui, capte du CO2 : il est vertueux sur le plan environnemental ! Le bois est un matériau durable, au rendement structurel élevé et qui propose des capacités de résistance à la compression quasi-similiaires à celles du béton. Enfin, il offre de nombreuses possibilités sur le plan conceptuel et créatif pour l’édification de charpentes (poutres, poteaux, lamellés-croisés ou collés etc.)
En résumé, le bois répond favorablement à la plupart des contraintes inhérentes à la conception de vastes bâtiments à vocation industrielle, avec l’énorme avantage de cocher toutes les cases en matière d’environnement pour proposer des édifices zero impact (BePos), notamment quand il est issu de forêts bien gérées, avec un impact moindre que l’acier ou le béton.
Structures en acier : sécurité !
Durée de vie des toitures supérieure à 50 ans, durée de construction inférieure à 2 mois, 0 % de déchets de construction, 100 % recyclable, d’une grande efficacité énergétique : l’acier est un matériau d’exception dans le cadre de la construction industrielle. Les bâtiments en acier métallique permettent un flux de production optimal. Ainsi, les charpentes métalliques sont aujourd’hui privilégiées dans le cadre de la construction des bâtiments industriels, notamment pour les entrepôts logistiques, les usines et unités de production, les concessions automobiles… Sans perdre de vue qu’elles sont économiquement avantageuses, car souvent pré-assemblées en usine. Leur seul défaut étant leur poids, qui nécessite le recours à des machines outils imposantes pour les déplacer. À noter également que les structures métalliques sont une très bonne solution pour construire des extensions de bâtiments.
Le béton : avec ou sans ciment, that’s THE question !
Un matériau qui n’a plus rien à prouver en termes d’efficacité.
À la base, le béton sous sa forme générique est un agrégat de sable (env. 40 % de sa composition), de granulats (ou gravats) pour env. 44 %, d’eau (env. 6 %) et de ciment (env 12 %). C’est donc un matériau composite, dont les proportions peuvent varier selon son usage et la performance recherchée. Le béton cumule les avantages sur le plan technique et pratique : il est résistant, solide, performant en termes d’isolation (tant sur les plans acoustique que thermique) et relativement peu cher à produire. Donc très bien adapté dans la conception de structure de bâtiments industriels.
Mais un matériau néfaste sur le plan environnemental
(Très gros) revers de la médaille : le béton est un matériau terriblement polluant. La production de ciment est à elle seule responsable de 6 à 7 % des émissions de gaz à effet de serre (Ges) causés par les activités humaines, soit la moitié du secteur du bâtiment (14 % des émissions totales) à elle seule. Quant au sable qui le compose, il se fait de plus en plus rare et son extraction sur les bords de rivières ou au fond des océans est extrêmement néfaste sur le plan environnemental. D’autant que le béton connaît aujourd’hui son âge d’or industriel : sa consommation a été multipliée par 3 ces 20 dernières années (notamment du fait d’une très forte demande asiatique et chinoise)
Le béton bas carbone : prometteur, mais encore au stade expérimental
Mélange de calcaire et d’argile qu’il faut faire cuire à très haute température, la fabrication du ciment (composant essentiel du béton traditionnel) est de fait extrêmement polluante. Or, des chercheurs de l’université de technologie de Kaunas (Lituanie) ont mis récemment au point un nouveau béton susceptible de réduire considérablement son impact carbone car ne nécessitant pas de cuisson. Conçu à partir de résidus industriels, ce béton bas carbone est fabriqué avec un ciment écologique à base de silico-aluminates, potentiellement aussi résistant que le ciment mais bien moins impactant sur le plan environnemental. Également, sa couleur (plus claire que celle du béton traditionnel) aurait un impact sur le plan du stockage de chaleur. Un béton très prometteur donc, qui devrait pouvoir s’inscrire à terme dans la conception de grosses structures industrielles.